L'anthropocène et après ?

L’anthropocène et après ?

exposition collective cité des arts St Denis Réunion

Yasmine Attoumane, Janet Biggs, Thierry Boutonnier, Thierry Fontaine, Christiane Geoffroy,
Jean-Claude Jolet, Ali Kazma, Lucy et Jorge Orta, Laurent Tixador.

Commissariat : Nathalie Gonthier et Paul Ardenne

Les différentes pièces sculptées que présente Jean-Claude Jolet dans l’exposition
«L’Anthropocène, et après ?» ont un rapport direct avec la culture de l’anthropocène. Dans
cette culture, la nôtre, il faut accepter le règne dystopique des déchets, et la contrainte
du recyclage (Sans titre (réservoir). Il faut aussi accepter de vivre avec le désordre
environnemental, voire devoir émigrer (Stayin’ Alive). Un espoir subsiste malgré tout, celui
d’une renaissance anthropomorphique fondée sur l’alliance retrouvée entre l’homme et
la nature. Tel est l’esprit du projet Agrisculpture, qui s’inscrit dans cet axe de renaissance
symbolique. Jean-Claude Jolet, sur un treillis de grillage, délimite les lignes sommaires d’une
figure humaine (ici, celle du Cri, inspirée du fameux tableau du peintre Edvard Munch) au
moyen de plants de chouchous (Sechium edule) semés dans un terreau plaqué contre le
châssis. Ces légumes familiers poussent le temps que dure l’exposition, ils dirigent bientôt
leurs racines vers une vitre fermant un des côtés du châssis. Progressivement, à mesure de
sa croissance, la forme végétale se dessine le long de cette vitre tout en créant une figure,
tout en se faisant figure.
Cette citation végétale de l’humain joue habilement d’un renversement, d’esprit anti-OGM.
Ce n’est plus l’homme exploiteur de la nature qui s’exprime mais un artiste conscient des
problèmes écologiques actuels qui met en scène une humanité sauvée par les plantes. Le
symbolisme, ici, est aussi élémentaire qu’il est fort : nous ne survivrons pas dans un univers
dévégétalisé.

Paul Ardenne

 

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